Marché de l’emploi : et si le recruteur était le nouveau développeur ?
Si vous vous intéressez de près ou de loin au marché de l’emploi, vous n’êtes pas sans connaître la facilité déconcertante avec laquelle les profils de certaines branches de métiers trouvent un emploi. Les métiers de l’informatique sont régulièrement cités à cet égard, notamment les développeurs, qui reçoivent depuis des années de nombreuses propositions de postes, toutes plus attrayantes les unes que les autres. Les tensions actuelles sur le marché de l’emploi pourraient bien redistribuer les cartes et propager cette tendance à d’autres métiers, comme celui du recrutement. En tant que cabinet de recrutement, Happy to meet you garde toujours un œil attentif sur l’évolution de ces métiers. Dans ce nouveau billet, Coline Gabillard, Consultante en Recrutement, décrypte le sujet pour vous et vous livre son ressenti.
Un métier longtemps sous considéré
N’ayons pas peur des mots : le recrutement a historiquement été le parent pauvre du vaste domaine des ressources humaines. Ce dernier est composé de plusieurs branches (social, gestion des compétences, formation, recrutement) et le recrutement a souvent été laissé en arrière-plan. Il faut dire que pendant longtemps, le rapport de force était en faveur de l’employeur, qui attirait facilement à lui des talents, et qui se retrouvait dans une posture naturellement confortable lors de la sélection des profils.
Conséquences : peu de moyens alloués au recrutement et un niveau de reconnaissance dégradé. D’ailleurs, pour beaucoup d’employeurs, le recrutement était une tâche parmi d’autres imputée au chargé de ressources humaines, plus qu’un métier de spécialiste. « C’est une vision peut-être aussi ancrée par les Écoles et Universités en amont, qui ne proposaient pas de formations dédiées au recrutement, comme s’il ne s’agissait pas vraiment d’un métier », s’interroge Coline Gabillard.
Pourquoi le vent a tourné
2022 confirme le constat sans appel de 2021 : les entreprises sont confrontées à une problématique forte d’attractivité RH. Les réflexions profondes amorcées depuis la période du Covid-19 ont déclenché des mouvements sans précédent dans nos sociétés, comme nous l’évoquions dans notre article sur le phénomène de la grande démission qui touche notre économie. L’impact est très concret : de plus en plus d’employeurs se retrouvent avec peu voire pas de CV pour satisfaire leurs postes. Les cartes sont rebattues et les entreprises doivent désormais partir à la conquête des candidats en faisant de l’approche directe. Les cibler, les identifier, les contacter, les séduire. Les défis sont multiples et la compétence du recruteur prend tout à coup beaucoup de sens et d’importance.
Si un recruteur était jusqu’ici destiné à travailler en cabinet de recrutement ou dans un grand groupe, les PME et ETI souhaitent désormais intégrer à leurs effectifs des profils spécialisés en recrutement, eux qui avaient longtemps été boudés. « On reçoit de plus en plus d’offres, on est chassés, et mêmes si on ne change pas d’entreprise pour autant, cela fait toujours plaisir de sentir sa compétence valorisée », explique Coline.
Le recruteur devient difficile à recruter
À y regarder de près, ce titre pourrait faire un peu loucher. Pourtant, les explications sont assez simples. Le premier point de tension est en fait en train d’en créer un second. Face à leurs difficultés à recruter, les entreprises se ruent sur les profils spécialisés en recrutement, finissant par créer un début de pénurie de recruteurs. Beaucoup d’entreprises veulent soudainement se donner toutes les chances de chasser les candidats pour résoudre leurs problématiques de ressources humaines, mais le marché ne peut pas mettre à disposition une telle volumétrie de recruteurs formés. La zone de frottement est alors inévitable.
De fil en aiguille, la rareté créant la valeur, les salaires des recruteurs montent. Nous rentrons dans un schéma de surenchère, largement répandu jusqu’ici dans le milieu du développement depuis l’explosion des ESN. « Les offres que l’on reçoit sont bien plus intéressantes qu’avant, et on observe aussi beaucoup plus de flexibilité sur les conditions de travail offertes, avec par exemple des propositions de postes en full remote », poursuit Coline.
Mais alors comment gérer ses recrutements dans cette situation ?
Dans le contexte économique que nous connaissons, le recrutement est devenu une pièce maitresse de la stratégie de développement d’une entreprise. La ressource humaine, dans un contexte de forte mouvance, est de toute évidence une fondation essentielle à la réussite d’une société. Mieux recruter pour mieux fidéliser les collaborateurs et performer en équipe, tel est le graal de bons nombres de chefs d’entreprise.
Pour autant, une grande partie de nos entreprises, prioritairement nos TPE et PME, n’ont pas forcément la structure pour créer un service de recrutement en interne, et y intégrer des profils qualifiés. Les services RH de ces entreprises, lorsqu’ils existent, sont plus généralistes et gèrent le recrutement au milieu de la formation et surtout du social, une branche souvent prioritaire (paiement des salaires, bulletins de paie, congés, arrêts maladie etc.). La chasse aux candidats étant parfois complexe et souvent très chronophage, le recrutement se retrouve vite à l’abandon et les résultats sont naturellement décevants.
C’est habituellement dans ce contexte que se dessine l’opportunité de l’externalisation auprès d’un cabinet de recrutement expérimenté. La majorité des clients qui nous font confiance chez Happy to meet you sont dans cette situation, et recherchent naturellement un cabinet qui a :
- Une équipe de professionnels dédiée au recrutement
- Une maitrise des techniques actuelles de sourcing
- Une connaissance des secteurs d’activité sous tension
- Les outils pour mener à bien des process de recrutement efficaces
- Une capacité à générer un vivier de candidats qualifiés
L’externalisation du recrutement est d’autant plus fructueuse lorsque le cabinet qui vous accompagne est en capacité de vous aider à construire ou renforcer votre marque employeur. Vous entrez alors dans un cycle durable vous aidant à mieux recruter aujourd’hui, et à mieux fidéliser demain.
