Les nouveaux modes de travail

20/03/2019 |

Avez-vous connu l’époque où la photo de votre petite tribu trônait sur le bureau et vos collections de cadeaux de fêtes des mères/pères pesaient sur l’étagère ? Des placards accordéons, des piles de papier façon chasse au trésor et surtout, surtout la solitude.

Avec ces bureaux cloisonnés, le café du matin était à peu près le seul moment convivial de la journée avant de repartir chacun dans son coin. Sans pour autant les condamner, les bureaux traditionnels représentent encore 28% des espaces de travail (1).

Certains en sont nostalgiques, d’autres se demandent comment leurs aînés ont fait pour survivre dans de telles conditions sans sombrer dans la dépression !
Au-delà de l’impact logistique et matériel, la refonte organisationnelle recouvre d’autres enjeux : humains, managériaux et économiques.
C’est parti pour un tour d’horizon des dernières tendances pour trouver « the best place to work ».

Openspace

On ne le présente plus – en France, 24% des salariés l’expérimente (1) -, vous savez, ce concept selon lequelle décloisonner les murs permettrait de décloisonner les esprits… Le modèle, arrivé en Europe dans les années 90 a fini par s’essouffler. Difficulté pour les salariés d’y adhérer vraiment, les contraintes ont pesé plus lourd que les avantages. Et pour cause, jugés impersonnels, les plateaux de production n’ont plus le vent en poupe.

Quelques prérequis pour tirer profit de cet environnement :

  • Limiter à une dizaine le nombre de personnes par plateau. Au delà ça ressemble plus à un poulailler ou un bouillon de culture qui pourrait fatiguer vos collaborateurs, nuire à leur concentration, et limiter les interactions interpersonnelles.
  • Favoriser un cadre agréable. L’éclairage (privilégier une lumière naturelle), les couleurs (pourquoi pas à l’image de votre charte graphique), l’acoustique, la climatisation, l’ergonomie des bureaux, l’agencement (faciliter la circulation), sont autant d’éléments influents sur notre qualité de vie au travail.
  • Apporter de la fraîcheur, de la verdure, purifier l’air grâce au pouvoir des plantes !
  • Permettre aux collaborateurs de s’approprier leur espace (modularité du mobilier, touche personnelle).

Pour ou contre, des alternatives existent et il reste encore de la place à l’innovation !

Flex office

Non, ce n’est pas le dernier cours à la mode dans les salles de sport ! Le flex office se définit comme « l’absence d’attribution d’un poste de travail précis à un salarié ». « Sans bureau fixe » en somme, soit la fin de la sédentarité au bureau. Le principe veut que l’univers de travail soit adapté à l’usage des collaborateurs :

  • Un espace de brainstorming pour les phases de création
  • Une phone room pour les appels client
  • Une salle de réunion pour les échanges d’équipe
  • Autres endroits informels (salle de pause, espace détente, machine à café…)

Pour bien vivre le nomadisme au travail, mieux vaut:

  • Savoir anticiper son organisation: s’assurer de la disponibilité d’une salle, de l’équipement (wifi, imprimante, réseau…)
  • Accepter que la personnalisation du bureau se limite à son fond d’écran
  • Avoir des équipes autonomes
  • Voyager léger en passant au « tout numérique »

Desk sharing

À ne pas confondre avec le flex-office, le desk-sharing ou « bureau partagé » se développe. Concrètement, cela signifie : plus de salariés que de bureaux.

D’une part, avec le développement massif du numérique, un certain nombre de fonctions peuvent être délocalisées et le travail ubiquitaire (possibilité de travailler partout et à tout moment) représente des opportunités. Le salarié peut désormais travailler dans une salle de réunion, chez un client, un espace de coworking, un café, en home office, …

D’autre part, les temps partiels, temps partagés, les absences pour maladie ou encore les congés et formations impliquent que le taux d’occupation d’un bureau attitré est en moyenne de 60%.
Et comme chaque mètre carré a un coût et que « le temps c’est de l’argent », autant optimiser les heures et les espaces.

Cela converge d’ailleurs avec les attentes des collaborateurs qui recherchent un confort de travail, un bon équilibre vie privée-vie professionnelle et veulent s’épargner les contraintes horaires et les trajets domicile-travail.

Co-working

Fin 2017, 198 espaces de coworking étaient recensés en Île-de-France sur un total de 186 100 m2 et depuis, ils fleurissent aussi en province. Le concept n’est pas nouveau. Les ateliers d’artistes qui apparaissaient au 19ème siècle étaient précurseurs : des espaces regroupant des individus mettant en commun des ressources et échangeant des idées pour nourrir leur créativité. Les monastères ou les kibboutz ont aussi été des sources d’inspirations !

L’accès à des immeubles assez prestigieux au cœur de secteurs dynamiques a permis d’ouvrir la cible originelle du coworking. Au delà des indépendants, les PME en sont friandes pour répondre à leur besoin de bénéficier d’un bureau fermé dans un espace offrant de multiples services et sans les contraintes d’un bail 3-6-9.

Les grands Groupes aussi expérimentent le concept pour y faire travailler des équipes projets, une équipe R&D… C’est l’avènement de la V2 (encore timide pour le moment) : le corpoworking. Cette fois, il s’agit de faire cohabiter des collaborateurs internes et des acteurs externes dans le but d’ouvrir réellement l’entreprise sur l’extérieur favorisant ainsi l’innovation.

Télétravail & Remote

Télé-travail, enfin un terme qui ne soit pas un anglicisme ! Rappelons-le, cela consiste pour le salarié à exercer hors des locaux de l’entreprise, de façon régulière et volontaire, un travail qui aurait pu être effectué en son sein.

Derrière ce mode de travail, se cachent tout un tas de clichés…on doit se l’avouer, on a parfois l’image de ce collègue qui bosse en pyjama en commençant sa journée à l’heure de la pause déj. Mais entre le rêve et la réalité, il y a un gap ! La question du droit à la déconnexion se pose.

Le  télétravail est avant tout une opportunité pour expérimenter une forme d’organisation du travail intégrant les enjeux de qualité de vie au travail, d’égalité professionnelle et de performance.

Le remote, littéralement « éloigné », repose sur le même format que le home-office mais à temps plein. 100% fait maison ! Plus qu’un mode de travail, c’est un mode de vie. Cette organisation convient particulièrement aux fonctions IT (ingénieurs informatiques, data-scientists,…) qui s’appuient sur les outils numériques et NTIC.

Nomadisme digital

On appelle “digital nomads” les travailleurs qui adoptent un mode de vie dans lequel ils voyagent fréquemment tout en travaillant à distance, grâce à un métier qui nécessite uniquement un ordinateur et une bonne connexion Wifi.

Ils sont freelances, entrepreneurs, salariés remote, sur des métiers de traducteur, rédacteur web, développement, graphisme, marketing digital…

Ça y est, vous vous imaginez déjà sous les cocotiers, larguant le quotidien métro-boulot-dodo ? Attention tout de même aux désillusions, avant de vous lancer, prenez le soin de checker tous les avantages et inconvénients !

Le smart-office

Le bureau connecté recèle de vraies opportunités d’innovations (dont de nombreuses start-up se sont emparées) parmi lesquelles on peut citer :

  • Systèmes pour réunions interactives
  • Réservation d’espaces, de voitures en temps réel
  • Numérisation du badge d’accès
  • Check-in des invités
  • Géolocalisation indoor
  • Marketplace de services à destination des salariés
  • Réseau social interne
  • Application de covoiturage entre collègues

Quand les technologies nous simplifient la vie et le travail, ne serait-ce pas là l’opportunité de recentrer nos métiers sur des activités à forte valeur ajoutée ?

Les attentes des salariés évoluent à mesure que les nouvelles générations arrivent sur le marché de l’emploi. Les générations Y & Co bousculent nos modes de pensée, d’agir, obligeant les entreprises à se remettre en question.

Nous pouvons y voir des occasions de progrès, si tant est que l’on ne soit pas réfractaire au changement.

(1) Etude Steelcase-Ipsos (2016)
(2) Étude Hello work (2018)
(3) Étude commanditée par le Ministère chargé de l’industrie, de l’énergie et de l’économie numérique (2012)

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