Comment éviter que la grève du 10 septembre 2025 se transforme en carnage RH ?

01/09/2025 |

Depuis quelques semaines, un message tourne en boucle sur les réseaux sociaux : “bloquons tout, le 10 septembre.” Ni syndicat en première ligne, ni mot d’ordre clair, mais un ras-le-bol qui gronde – et qui, visiblement, fédère. Plus de 300 000 tweets, des groupes Telegram à gogo, un hashtag qui grimpe plus vite qu’un baromètre en canicule. Bref : un mouvement aussi flou qu’intense, désormais récupéré (à demi-mot) par quelque partis politiques.  

Alors, grande mobilisation nationale ou pétard mouillé ? Mystère. Mais ce qu’on sait, en revanche, c’est que le 10 septembre pourrait bien ressembler à un lundi matin puissance 10 : absences en pagaille, retards, tensions, ambiance molle ou survoltée selon les équipes.  

Et dans tout ça ? C’est le bon moment pour les RH de montrer ce qu’ils savent faire de mieux : apaiser, organiser, écouter, ajuster. Dans cet article, on vous propose un petit kit de survie RH, version double face :  

  • Côté employeur : comment traverser la tempête sans perdre votre cap (ni votre sang-froid) 
  • Côté salarié : comment vivre la journée sans culpabiliser, ni exploser en plein vol  

Spoiler : pas besoin d’un plan d’urgence à 17 étapes. Juste de la clarté, de la souplesse, un peu d’humour et beaucoup d’humain.  

CÔTÉ EMPLOYEUR : GÉRER UNE PÉRIODE DE GRÈVE SANS FAIRE GRINCER DES DENTS 

La grève du 10 septembre ne sera peut-être pas une déferlante… mais elle soulève déjà pas mal d’incertitudes. Et côté RH, mieux vaut anticiper plutôt que de subir.
Pas seulement pour gérer les absences, mais pour maintenir le lien et éviter les tensions, c’est aussi une affaire de climat social, d’image employeur et de posture managériale.  

Voici 5 réflexes de bon sens pour traverser la journée plus sereinement :

✅ Anticiper, pas subir 

Le mot-clé, c’est l’anticipation. Même si vous n’êtes pas directement concerné par le mouvement, certains postes-clés peuvent être perturbés (transports, gardes d’enfants, prestataires). Préparer un plan B, recenser les activités critiques, et communiquer en amont pour éviter bien des crispations. 

Adapter (vraiment) son organisation

Oui, la souplesse est votre meilleure alliée. Permettez le télétravail, décalez certaines réunions, proposez des horaires décalés. Parfois, un simple message : “pas de stress si vous arrivez en retard, on s’organise”, peut faire redescendre la pression.  

Soigner la communication 

En période de tension, la manière de dire les choses compte autant que le fond. Pas de mail en majuscules, pas de formules passives-agressives. Clarifiez les règles : oui, la grève est un droit. Non, ça ne veut pas dire poser son mardi sans prévenir. Rappelez le cadre avec tact. Et surtout : restez cohérent entre le discours et la posture managériale.  

Éviter les micro-conflits qui pourrissent l’ambiance

Le risque n’est pas la grève en elle-même, c’est ce qui se dit autour.
“Encore en télétravail ?”, “Heureusement qu’il y en a qui bossent…”, etc.
Ces petites phrases minent la confiance. Préservez la cohésion d’équipe : organisez un point d’équipe rapide, ouvrez un espace de parole, et rappelez que chacun fait comme il peut, pas comme il veut.  

Montrer que l’entreprise écoute (même si elle n’est pas concernée directement) 

Une grève, c’est souvent un symptôme. Même les si les revendications ne concernent pas directement votre structure, ça peut être le moment de prendre le pouls de vos équipes : qu’est-ce qui les inquiète ? Qu’est-ce qui les épuise ? Pas besoin de lancer un audit géant. Juste de montrer que vous êtes à l’écoute, sans jugement ni récupération.  

CÔTÉ SALARIÉ.E : BIEN VIVRE (OU SURVIVRE) À UNE PÉRIODE DE GRÈVE 

Faire grève ? Ne pas faire grève ? Ce n’est pas juste “je viens ou je ne viens pas”.
C’est souvent un flou artistique entre droits, convictions, contraintes pratiques et ambiance au bureau. Et si on posait tout ça à plat pour respirer un peu ? 

Voici quelques clés pour traverser la journée en toute conscience – sans culpabilité, ni conflit inutile :

👉 Connaître ses droits, c’est la base 

Faire grève, c’est un droit constitutionnel. Mais comme tous les droits, il est encadré : préavis, absence effective du poste, retenue sur salaire, etc. Si vous n’avez pas prévu de faire grève mais que vous êtes impacté·e par le mouvement (transports, enfants, etc.), le mieux reste d’en parler avec votre manager ou RH, en mode clair, calme et posé. 

👉 Faire grève ou non : c’est personnel  

C’est un choix personnel.
On peut être solidaire sans se mobiliser, ou engagé·e sans banderole. L’important, c’est le respect mutuel. Et si on n’est pas d’accord, on peut juste… ne pas en parler ce jour-là. Ce n’est pas fuir, c’est préserver. 

👉 Gérer les remarques ou tensions entre collègues 

« Ah bah t’es pas en grève, toi ? »
« Franchement, on tient la boîte à trois. »
Respirez. Éloignez-vous. Ne répondez pas à chaud. Si ça dérape, parlez-en à un·e collègue, un·e manager, un·e RH. Ce n’est pas à vous de gérer la politique intérieure de la boîte. 

👉 S’organiser dans le flou 

Vous êtes là, mais en sous-effectif ? Votre journée ressemble à une mauvaise partie de Tetris ? Faites au mieux, tout le monde déteste l’imprévu. Priorisez, respirez, ralentissez si besoin. Ce n’est pas un jour pour exploser les scores de productivités, c’est un jour pour tenir bon.  

👉 Pas de transport, pas de solution… mais pas envie de faire grève non plus ?  

C’est totalement OK. Si vous n’avez ni moyen de venir, ni envie de participer au mouvement, vous pouvez avec accord de votre employeur :  

  • Poser un jour de congé ou de RTT, 
  • Tenter le télétravail improvisé (même en mode Wi-Fi bancal sur table du salon), 
  • Prévenir le plus vite possible votre manager ou RH que vous ne pourrez pas venir. 

Ce n’est ni un acte militant, ni de la fainéantise. C’est juste la vraie vie. L’important : prévenir, rester transparent, et ne pas culpabiliser.  

En claire, une grève, ce n’est pas qu’une affaire de syndicats ou de manifestation. C’est un moment collectif qui interroge nos fonctionnements internes, notre capacité à dialoguer, à faire preuve de souplesse et à mettre un peu d’humain dans nos réflexes RH.  

Et si cette grève du 10 septembre 2025 était surtout l’occasion de démontrer que votre politique RH sait rester solide, même quand tout tangue un peu ?
 

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