6 signaux qui annoncent la possible démission de votre collaborateur

Baisse de motivation et d’engagement

Jacques paraît désintéressé par ses projets depuis quelque temps. Des tâches autrefois accomplies avec enthousiasme commencent à être négligées. Les retards s’accumulent, la qualité des projets n’est clairement pas au rendez-vous… Si un talent se projette à l’extérieur de votre entreprise, il est probable qu’il mette effectivement moins d’entrain et de créativité et commence à perdre de sa motivation dans ses missions quotidiennes. Après tout, pourquoi se dépasser alors que la fin approche ?

Il est tout à fait humain de se mettre en retrait quand on s’apprête à démissionner. Si sa décision est déjà prise, votre futur partant se contente donc déjà peut-être du minimum. L’engagement de votre collaborateur ne peut pas à lui seul vous aiguiller, mais l’écart de performance avec l’engagement habituel peut être un vrai symptôme annonciateur. Il peut s’agir d’un coup de fatigue passager, mais ce déclin peut aussi refléter un mal-être dans son poste et constituer un premier point d’alerte. Alors, ouvrez l’œil 👀

Changements soudains dans le comportement ou l’humeur

Rosa s’est emportée assez violemment pour la 2ᵉ fois en quelques jours, alors qu’elle est habituellement posée et réfléchie ? Un changement soudain dans le comportement ou l’humeur d’un membre de votre équipe peut également constituer un signal d’alarme. Bien sûr, tous les grincheux n’ont pas pour projet de quitter votre entreprise, et il est essentiel d’avoir une variété de traits de caractère au sein d’une équipe. En revanche, si l’un de vos talents habituellement positif et plein d’initiative devient progressivement irritable et offensif, c’est qu’il y a un loup quelque part.

Des signes de stress, des réactions disproportionnés, ou même une totale indifférence sur des projets majeurs peuvent être révélateurs de préoccupations liées au travail ou de la recherche d’une nouvelle opportunité. Ces évolutions comportementales peuvent être le fruit d’une insatisfaction ou frustration grandissante que votre collaborateur n’arrive pas à canaliser, et qui pourrait bien lui donner envie de quitter le navire !

Plus l’absentéisme et des journées raccourcies

Une augmentation soudaine de l’absentéisme peut être un signe que quelque chose ne va pas avec un collaborateur et vous mettre la puce à l’oreille. Ici encore, ce n’est pas le temps de travail en tant que tel qui est alarmant, mais un changement d’attitude chez un profil qui ne compte habituellement pas ses heures par exemple.

Quand on parle de temps de travail, il y a bien sûr un absentéisme plus facile à détecter, dès lors que le collaborateur s’absente des journées, voire des semaines entières, sans explication particulière (congés maladies plus fréquents, absences non planifiées). Mais il y a aussi l’absentéisme plus lissé et discret, à coup d’heures ou demi-journées par-ci par-là. Si ce fonctionnement s’installe, sans qu’une raison ou un contexte de vie vous soit spontanément expliqué, cela peut traduire un désengagement vis-à-vis du poste, voire une implication dans un processus de recrutement pour rejoindre une entreprise extérieure.

L’objectif n’est bien sûr pas de fliquer ces absences, mais plutôt de les identifier et de s’assurer des raisons qui sont derrière. Et même s’il ne s’agit pas d’un souhait de démission, vous récolterez peut-être des informations précieuses sur l’étape de vie de votre talent, pour mieux l’accompagner sur le plan RH !

Réduction de l’implication dans les projets de l’entreprise

Cette fois, parlons de désengagement affectif ! Un collaborateur qui prépare sa démission évitera généralement de s’engager dans de nouveaux projets ou activités sociales au sein de votre entreprise (aménagement des futurs bureaux, team building, réorganisation d’un process interne, formations, actions RSE, etc.). Il restera le plus possible en retrait en se concentrant sur les tâches essentielles de son poste, ni plus ni moins. Un réflexe plutôt naturel, d’autant plus qu’il s’agit de projets dont il ne verra pas l’aboutissement puisqu’il sera parti.

Si vous sentez un enthousiasme en berne chez un collaborateur habituellement moteur, essayez de comprendre ce changement de comportement. Les projets qui concernent le futur de l’entreprise sont souvent de bons révélateurs pour identifier les profils qui souhaitent s’impliquer chez vous, et ceux qui n’ont pas forcément prévu de faire partie durablement de l’aventure. Si un talent a beaucoup de mal à s’engager dans des projets à moyen ou long terme, il est peut-être temps de vous poser des questions et de savoir si cette distance émotionnelle va être synonyme de séparation.

La page LinkedIn subitement remise à jour

Malik vient de mettre sa photo de profil à jour alors qu’il ne l’avait pas fait depuis 5 ans. Un sourire Colgate, une tenue professionnelle, mais également un intitulé de poste soigneusement reformulé. Mais votre enquête ne s’arrête pas là : vous découvrez que la description de son poste est tout à coup développée comme une vraie vitrine pour recruteurs, et que plusieurs dizaines de compétences ont été renseignées.

Deux possibilités : soit Malik sort d’un atelier LinkedIn organisé par votre équipe RH et a sagement appliqué tous les conseils, soit il est en pleine discussion avec des recruteurs affamés ! Ce genre d’activité intense sur LinkedIn, après des mois ou des années en sommeil, traduit généralement une écoute active de nouvelles opportunités, et la préparation d’une possible démission.

À savoir : LinkedIn propose aux personnes qui sont à l’écoute du marché de n’afficher la vignette « Open to work » qu’aux profils « recruteurs », pour être plus discret vis-à-vis de leur employeur. L’absence de cette mention sur le profil d’un collaborateur ne veut donc pas dire qu’il n’a pas renseigné cette intention sur sa page LinkedIn 😉

Moins d’interactions avec les collègues

Aller au boulot, ce n’est pas seulement cocher sa liste de tâches de la journée. C’est aussi faire partie d’un collectif qui partage des valeurs et qui cherche à atteindre un cap commun. Lorsqu’un collaborateur prépare son départ, il est fréquent qu’il laisse s’éteindre progressivement les liens avec ses collègues.

D’abord parce que cette situation le met potentiellement mal à l’aise et qu’il ne sait pas comment en parler sans jeter un froid ou devoir se justifier. Ensuite parce qu’il souhaite conserver son secret afin d’éviter que des bruits courent jusqu’à la Direction. Enfin, parce que son temps est davantage compté, entre les entretiens d’embauche en fin de journée et les débriefs avec les recruteurs sur le temps de la pause dej’.

Même si vous détectez certains de ces signaux dans vos équipes, ne tombez pas dans la paranoïa ou la surinterprétation. Ces points d’alerte sont cumulatifs et non exhaustifs. Un seul signal ne suffit pas pour avoir la garantie qu’une démission se prépare. Aussi, comprenez bien que les démissions sont souvent silencieuses, car l’annonce est souvent une étape appréhendée par le collaborateur. Il n’a pas pour autant une intention de trahir l’employeur, alors accueillez ces situations avec ouverture et psychologie pour que la fin de collaboration soit la plus saine possible. Votre attention et votre proactivité sur le sujet vous permettront même parfois de réagir à temps et de relancer une relation professionnelle qui s’éteignait à petit feu !