[Interview] Gaëlle Brouat, Fondatrice de L’Escale

04/09/2020 |

Chaque semaine, Florent Letourneur, co-fondateur de Happy to meet you et passionné par les ressources humaines et les entrepreneurs, part à la rencontre de fondateurs d’entreprises qui veulent bouger le monde des RH. Cette semaine, il est allé à la rencontre de Gaëlle Brouat, fondatrice de l’Escale, le bilan de compétences 100% en ligne et totalement flexible.

Gaëlle Brouat L'Escale

 

Bonjour Gaëlle, quel a été ton parcours professionnel ?

Je ne vais pas faire spécialement rêver avec mon parcours. J’ai eu des expériences assez classiques et je ne suis jamais restée plus de 3 ans dans une boîte ! Je n’ai jamais trop su quoi faire mais, comme j’étais bonne élève, j’ai fait une prépa HEC, puis une école de commerce (Kedge Business School).

 

À ma sortie d’école, j’ai intégré le cabinet PricewaterhouseCoopers au Luxembourg et j’ai fait de l’audit financier. J’y suis restée 3 ans mais n’aurais pas pu faire illusion plus longtemps car je n’étais vraiment pas une flèche en finances !

 

J’ai ensuite rejoint un cabinet de conseil en stratégie dans le secteur de la santé, secteur qui me passionnait depuis longtemps. J’y suis restée 3 ans.

 

En 2012, j’ai découvert le monde du recrutement un peu par hasard, d’abord chez Michael Page, au sein de la division santé à Paris, puis chez Badenoch & Clark à Marseille. Et après 3 ans dans chaque cabinet, comme d’habitude, j’ai eu envie de changer. Je ne me voyais pas faire du recrutement toute ma vie et encore moins en cabinet.

 

Par ailleurs, je me posais beaucoup de questions et l’arrivée de mes enfants avait chamboulé mes priorités.

 

Fin 2018, j’ai fait un passage éclair dans une start-up. Ça a été le déclic.

 

En 2019 je créais l’Escale.

 

Pourquoi, après avoir été salariée, as-tu choisi d’aller vers l’entrepreneuriat ?

Il y a eu 2 gros déclencheurs.

 

Le premier c’est Laurent, mon mari. Si je ne l’avais pas rencontré, je serais toujours salariée. C’est lui qui m’a fait découvrir le monde de l’entrepreneuriat via son réseau et tous les podcasts qu’on écoute mais, surtout, c’est lui qui qui m’a donnée la confiance suffisance pour me lancer. Je n’ai pas la mentalité type d’un entrepreneur. Ce n’était pas du tout un projet que j’avais en tête. Néanmoins, à force d’écouter des interviews de femmes entrepreneurs, à force de discussions avec Laurent, je me suis dit « pourquoi pas moi ? ».

 

Le 2ème déclencheur, ce sont mes enfants. Depuis que je suis maman, mes priorités ont changé. J’ai envie de passer du temps avec eux, d’aller les chercher à l’école, de les accompagner à leurs activités. Je n’avais pas envie de passer mon temps à compter mes jours de congés et à me justifier dès que j’avais besoin de quelques heures. J’ai besoin d’une grande flexibilité. En 2018, mes enfants avaient 1 et 3 ans. Je me suis dit que, quitte à se lancer, autant le faire tout de suite !

 

Ton mari, Laurent Brouat, fondateur de l’Ecole du Recrutement, est aussi impliqué dans ton entreprise. Quels conseils donnerais-tu aux couples ayant envie d’entreprendre ensemble ?

Je ne peux pas encore donner de super conseils car on n’a pas encore trouvé notre organisation parfaite ! En revanche, pour que les prises de tête soient moins fréquentes, on essaie de s’imposer quelques règles, comme le fait de définir des temps pro et des temps perso. Cela parait évident mais il arrive forcément un moment où tout se mélange (encore plus pendant le confinement!). Laurent est du genre à avoir 1000 idées à la minute. Son inspiration peut lui venir n’importe quand, même quand il joue à un jeu avec les enfants. Il peut aussi tout à fait me demander, au moment de se coucher, si j’ai avancé sur tel ou tel sujet. Or, pour moi c’est anxiogène et culpabilisant. J’ai besoin de vrais moments de coupure. On a donc établi des temps définis dans la semaine pour aborder les sujets pro.

 

De la même manière, je pense qu’il est vraiment important d’organiser des temps de couple. Des temps où l’on n’est ni associés ni parents !

 

Un dernier conseil que je donnerais à un couple entrepreneur serait de prendre le temps de se poser les bonnes questions en amont. A un moment où l’on n’arrivait plus à travailler ensemble sans se prendre la tête, on a fait appel à un coach. On a du répondre séparément à certaines questions comme : Quelle est ta vision de l’entreprise ? Quelle est ta valeur ajoutée ? Qu’est ce que ton conjoint apporte à l’entreprise ? Combien de temps veux tu consacrer au projet ?

 

Cela nous a permis de faire un point sur les forces de chacun, de comprendre qu’on avait les mêmes envies … et surtout, qu’on avait totalement la même vision pour l’Escale. Et ça, pour moi, cela reste un point fondamental quand on est associés.

 

Peux-tu nous pitcher L’Escale ?

Le projet de l’Escale a évolué depuis 1 an et demi. Aujourd’hui, l’Escale, c’est une vraie pause professionnelle pour trouver le job qui vous correspond. C’est un bilan de compétences 100% en ligne et totalement flexible.

 

Comment est venue l’idée de créer L’Escale ? Pourquoi ce nom d’ailleurs ?

Le projet de l’Escale est principalement venu d’une de mes frustrations de recruteur : celle de ne pas pouvoir assez aider les candidats.

 

Quand je travaillais en cabinet, je recevais des dizaines de messages par semaine de candidats souhaitant des conseils, des avis sur le marché ou des idées de job. Or, ce n’est pas le modèle des cabinets. Dès lors, quand j’ai décidé de me lancer, j’ai eu envie de mettre à profit mon expérience de recruteur.

 

Ma petite idée, au départ, était de reprendre le modèle des formations en ligne de l’école du recrutement mais à destination des candidats. Depuis, les programmes ont évolué avec les retours des personnes accompagnées. Les sujets de recrutement pur ont laissé la place à un vrai bilan de compétences.

 

Concernant le nom, l’Escale… c’est surtout un coup de coeur. J’avais envie d’un nom français. Surtout pas un nom avec job quelque chose (j’adore les noms d’entreprises comme « la marmite », « le wagon » ou « le slip français »). C’est en brainstormant avec une amie, directrice artistique, que le mot est ressorti. Ça a été un vrai coup de coeur.

 

Pour moi, cela représente exactement le message que je veux faire passer : une pause au milieu d’un voyage. Une pause durant laquelle on reprend son souffle, on fait le plein de vivres, on rencontre des gens avant de « mieux » repartir. Beaucoup d’amis ont essayé de me dissuader, notamment car le nom n’était pas bon pour le référencement. Et c’est vrai ! Si vous tapez « l’escale » sur Google, j’apparais après les 500 restaurants de la région ! Néanmoins, j’ai tout de même eu envie de garder ce nom car c’était important qu’il me parle et qu’il me ressemble vraiment. D’ailleurs, comme pour me confirmer mon choix, ma grand mère m’a dit ensuite que ça a avait été pendant 40 ans le nom de leur maison à Marseille.

 

En quoi L’Escale apporte-t-il de l’innovation dans le monde de l’emploi ?

L’Escale, c’est une des premières entreprises proposant un accompagnement entièrement en ligne.

 

Quand une personne s’inscrit, elle accède à la totalité de son parcours d’accompagnement sur son espace personnel (vidéos, exercices, templates). Elle reçoit chez elle son livret d’accompagnement. Elle peut dès lors avancer d’où elle veut et quand elle veut. Si elle choisit un parcours avec un accompagnement personnalisé, Colombe notre boosteuse de projets, est quotidiennement disponible sur WhatsApp et s’adapte à ses contraintes pour organiser les visioconférences. En gros, c’est flexible et, surtout, c’est hyper concret !

 

Quelle est ta cible principale et quel est ton modèle économique ?

Les personnes que l’on accompagne sont, en grande majorité, des cadres, de 30 à 45 ans, qui sont à mi-parcours et se posent des questions sur leurs envies, sur leur job ou sur le sens qu’ils veulent donner à leur job.

 

Je pense qu’on attire les personnes qui nous ressemblent car, à l’heure actuelle, Colombe et moi accompagnons principalement des femmes !

 

Aujourd’hui, notre financement vient exclusivement des particuliers qui paient directement leur inscription. Néanmoins, comme on est en train de devenir officiellement bilan de compétences, on aura rapidement 3 formats de financement :

  • En direct via les inscriptions des particuliers,
  • Via le Compte Personnel de formation,
  • Par les entreprises.

 

Si je souhaite postuler au sein de ton équipe, quels conseils me donnerais-tu ?

En premier lieu, de suivre les conseils que l’on donne et donc de ne pas envoyer de CV sans avoir fait au préalable connaissance avec Colombe, Laurent ou moi ! On ne s’est pas encore réellement posé la question du recrutement. Pourtant, il va bientôt être important de réfléchir à nos valeurs et à nos commandements. La personne qui souhaitera rejoindre notre équipe devra donc voir si elle s’y retrouve ou pas du tout !

 

Equipe l'Escale

 

Quelles sont les ambitions pour L’Escale ?

J’aimerais que l’Escale devienne une référence en termes de bilan de compétences en ligne et vienne dépoussiérer tout ce qui est proposé aujourd’hui. J’aimerais que la communauté de l’Escale grandisse et devienne une grande communauté qui qui s’entraide et interagit.

 

Selon toi, quels sont les enjeux majeurs en ressources humaines à venir ces prochaines années ?

Un des sujets majeurs va être la mobilité des profils. Il va falloir que les RH arrêtent de vouloir retenir à tout prix les collaborateurs et donnent à leurs collaborateurs la possibilité de changer de poste ou de secteur tout au long de leur carrière. Les gens devront donc apprendre et oser s’adapter à de nouveaux métiers.

 

De leur coté, les entreprises devront accepter que les profils « atypiques » (même si je n’aime pas le mot) soient la norme et que les compétences peuvent être transposables.

 

Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui voudrait lancer sa propre startup dans le monde des ressources humaines ?

De rencontrer un maximum de personnes !

 

Mon projet a évolué et pivoté au gré des rencontres. J’ai rencontré des personnes qui ont lancé des super projets. Il y a des tonnes de synergies à mettre en place dans ce secteur et il y a de la place pour tout le monde ! Je pense qu’il ne faut pas avoir peur de parler de ses idées et même de rencontrer de potentiels concurrents. C’est grâce aux rencontres que naissent la motivation, l’inspiration et les idées !

 

Un livre, un blog, une personne en entrepreneuriat, management ou ressources humaines à nous recommander ? Pourquoi ?

En vrac, mes petits conseils en termes de contenus :

  • Des podcasts : Le gratin de Pauline Laigneau ou Déviations
  • Un bouquin : Uniques, d’Alexandre Pachulski,
  • Un Compte Instagram : @My_Job_Affair, et Clara de @femmebionique_ qui traite de manière hyper fluide du handicap en entreprise.

 

L’Escale vous donne rendez-vous

Sur son site web : lescale.io 

Sur sa page LinkedIn

Sur les comptes LinkedIn de ses fondateurs : Gaëlle Brouat et Laurent Brouat

 

 

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