Faut-il croire aux classements des entreprises où il fait bon travailler ?

13/01/2017 |

Depuis plusieurs années, le concept de « marque employeur » explose. Les grandes entreprises et, heureusement dorénavant de moins grandes, s’intéressent à cet enjeu de réputations externe et interne. Conséquence immédiate : de nombreux classements et labels divers et variés surfant autour de ce concept sont apparus. C’est bien, mais si je suis candidat, je fais le tri comment ?

Depuis un an, il ne se passe plus un mois, voire une semaine, sans que ne soit communiqué un palmarès des entreprises « où il fait bon y travailler » : Classement Universum, Les 500 meilleurs employeurs de France du magazine Capital, Top Employers, Great Place to Work, Randstad Awards, Classement Quatre Vents/Le Figaro Economie, Dogfinance Ranking, etc…

Sans remettre en cause le souhait de chacun des organisateurs de ces classements de vouloir aider les candidats à un emploi à « bien » choisir, nous pouvons devenir perplexe quant à la représentativité des entreprises voulant ou pouvant participer à ces palmarès !

Les méthodologies de choix des entreprises sont en effet plutôt opaques, très fluctuantes et donc difficilement compréhensibles par ceux qui devraient être les premiers intéressés par les résultats : les candidats.


« 99,99% des entreprises sont déjà hors compétition sur certains classements »

Tout d’abord, force est de constater qu’il vaut mieux être une grande entreprise qu’une PME, et encore plus une TPE ou une start-up, pour avoir la chance, que dis-je, le privilège, de ressortir dans un classement et ce, sans débourser un euro.

Par exemple, le classement de février 2016 du magazine Capital, qui nous rassure sur la gratuité de son enquête, ne s’intéresse qu’aux entreprises employant plus de 500 personnes en France, soit environ selon les dernières statistiques seulement 1800 entreprises en France sur plus de 2800000 ! Tant pis pour les 99,99% d’entreprises française ne pouvant y concourir et qui, elles, embauchent également !

Le classement Universum lui est réalisé auprès des étudiants. L’attractivité de la marque de l’entreprise l’emporte alors largement sur les réalités RH et managériale internes !


« Difficile de croire à ces classements quand il faut parfois payer pour rester dans la course ! »


Enfin, une « marque employeur », nous le savons, se construit sur la durée. Que pouvons-nous alors penser des labels nécessitant une (forte) participation financière des entreprises ? Top Employers nécessite, dixit leur site web, de « participer à la recherche du Top Employers Institute et régler le droit à la recherche ». Coût, après de longues minutes de recherche : 12500€ annuel pendant 3 ans. Moins cher, Great Place to Work oblige de débourser néanmoins une somme comprise entre 4900 et 13900 euros.

Difficile donc de ne pas croire que ces « classements » payants ne sont là que pour mettre en valeur les clients de ces deux organismes…

La multiplication de ces labels génère ainsi de la confusion et contribue à la suspicion. Leur mérite est, par contre, clairement de déceler des pratiques RH innovantes.

Le piège, pour les candidats et collaborateurs, est que la déception sera d’autant plus grande que l’écart entre la promesse de ces labels et la réalité est grand ! Qui croire donc ?

Peut-être dorénavant les sites de notations des anciens employés ou employés actuels ? L’américain Glassdor, les français Viadeo et Meilleures-entreprises surfent sur ce surtout nouveau terrain de jeu avec une volonté affirmée de transparence pour les « candidats-clients ».‍

Coup de cœur : Les conférences #Tru

Les conférences #Tru – ou plutôt les non-conférences – sont des évènements sur l’innovation RH et le recrutement qui ont lieu un peu partout en France. Le concept est simple : pas de slides, pas de speakers, pas de badge et 0% de langue de bois !

Ces évènements sont organisés par Laurent Brouat de LinkHumans avec la volonté de rassembler toute la communauté RH au sens large. On y trouve des RH en entreprises, des agences d’interim, des cabinets de recrutement. J’y ai même croisé des managers d’entreprises et des candidats !

Exceptés les #Tru situés à Paris, ces évènements sont gratuits !

À lire également : Recrutement : le boom des classements et labels en tout genre !

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