Et si le recruteur était remplacé par un robot ?

29/05/2018 |

À l’heure où les grands groupes comme Microsoft, IBM et Google investissent et recrutent dans le domaine de l’intelligence artificielle, qu’en est-il de l’IA dans le monde du recrutement ? Décryptage.

Une étude de Deloitte de 2018 indique que 42% des personnes interrogées pensent que l’intelligence artificielle sera largement déployée dans leurs organisations d’ici trois à cinq ans. Le monde du recrutement en fait également partie. Les méthodes des recruteurs évoluent avec les époques : auparavant, on postait une annonce et on attendait que les candidats nous répondent. Aujourd’hui ce n’est plus le cas et les recruteurs sont obligés d’aller directement chercher les candidats. L’intelligence artificielle va donc intervenir dans cette étape de recherche de la bonne personne ainsi que ses projets d’évolution. L’IA va permettre aux recruteurs de gagner un temps considérable et automatiser des tâches répétitives comme la recherche de candidats, autrement appelé le sourcing en recrutement. Une enquête récente du cabinet Gartner a démontré que 80% des tâches des responsables RH sont jugées répétitives et chronophages. Automatiser ces process va permettre aux recruteurs d’utiliser ce temps gagné pour rencontrer les candidats et les évaluer, en d’autres termes, se concentrer davantage sur l’humain.

 

Mais concrètement, comment l’IA va pouvoir aider le recruteur ?

L’intelligence artificielle va être en mesure de trouver les profils les plus pertinents afin de les faire matcher avec une offre d’emploi. Des chats bots intelligents, très spécialisés RH, sont déjà en mesure de répondre à des questions simples, souvent posées par les candidats, comme par exemple le nombre de congés payés accordés ou les formations proposées. Enfin, l’IA va donner la possibilité aux ressources humaines d’avoir une visibilité à 360 degrés des collaborateurs grâce au big data et au data management afin de les guider sur leurs choix d’évolution de carrière selon les informations récoltées.

 

Un exemple concret de l’IA dans le recrutement est Yatedo. Il s’agit d’un moteur de recherche pour le recrutement qui se base sur l’intelligence artificielle. Il est possible de trouver tout type de métier, sur un spectre très large, de l’ingénieur au développeur en passant par le boulanger ou le consultant technique. Les algorithmes vont aller scanner les informations publiques sur les réseaux sociaux professionnels et personnels, les articles de presse, ou encore les contributions sur des blogs des candidats. Yatedo va réaliser une synthèse et structurer ces informations sous forme de CV. Cet outil s’inscrit également dans ce qu’il convient d’appeler le recrutement prédictif, à savoir la capacité à anticiper et prédire les comportements d’un candidat potentiel face à un changement de poste.

 

Mais cette démocratisation de l’IA dans le monde du recrutement pose une interrogation sur les nouvelles compétences nécessaires aux recruteurs pour utiliser ces technologies.

 

Selon une étude de Dell et de « l’institut pour le futur » think tank venant de Californie, 85% des emplois à l’horizon 2030 n’existent pas encore. Il va donc y avoir une diversité des postes avec des multiples compétences. Dans le monde de recrutement, l’intelligence artificielle a fait naitre de nouveaux postes : on parle désormais de psy designer, des agents de diversités génétiques ou encore des conservateurs de la mémoire personnelle. En général ce sont tous des data scientistes. En plus d’être recruteurs, ces personnes vont devoir comprendre l’ensemble des informations remontées par les algorithmes. Le futur recruteur devra donc être en mesure de faire des études statistiques, du data mining ou encore du développement pour analyser les informations transmises par l’IA.

 

À ce jour, la machine n’a pas encore pris le pas sur l’homme et son arrivée apparaît plutôt comme un facilitateur dans le monde des RH. L’intelligence artificielle va permettre l’automatisation d’un certain nombre de tâches et ne sera qu’un complément dans la prise de décision du recruteur. Et si ces robots sont déjà capables d’interagir avec des candidats en temps réel lors d’entretiens virtuels, le recruteur et les cabinets de recrutement ont encore de beaux jours devant eux.

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