Quand le DRH a le blues

12/12/2018 |

Vague à l’âme chez les RH. On dirait un titre de film et pourtant cette petite phrase introduit un sujet de fond très sérieux, révélateur d’une crise traversée par la fonction de Directeur des Ressources Humaines dans les entreprises. Entre l’obligation d’appliquer des mesures parfois répressives et l’envie de faire du relationnel, le Responsable RH a le blues, il rêve qu’on ait envie de lui arracher sa chemise uniquement dans la sphère privée…

Tout le monde a en mémoire les images du Directeur des Ressources Humaines d’Air France, pris en chasse par des syndicalistes à l’issue d’un comité d’entreprise mouvementé. Il ne fait pas toujours bon occuper ce poste à certains moments de la vie de l’entreprise. D’une façon générale, même en temps de paix sociale, la fonction crée actuellement un mal être chez ceux qui l’occupent.

Pourquoi le Responsable RH a-t-il le blues ?

Pour les candidats au recrutement, il est celui qui publie les annonces destinées à cette race d’ovins très rare : les “quintupèdes”, plus connu sous le nom de mouton à 5 pattes. Celui qui pratique ensuite la discrimination à l’embauche. Celui qui est injoignable ou presque, qui ne répond quasiment jamais aux courriers ou aux mails qu’on lui envoie. Celui qui pose des questions mille fois entendues au cours d’un entretien.
Sympa.

Pour les salariés, il est celui qui recadre, qui impose des performances toujours plus importantes, celui qui refuse les augmentations de salaire. Il est celui qui licencie quand ça va mal (ou pas) en appliquant des directives sur lesquelles il n’a aucun droit de regard ou si peu. Bref, il n’a d’humain que le titre.
Sympa aussi.

Le Directeur des Ressources Humaines, un équilibriste de haut vol

Caricature ? Bien sûr et le trait est forcé. Et pourtant, le blues du DRH est une réalité et le fond de vérité sur lequel repose cette description y contribue grandement.

La solitude du Responsable RH est pour partie liée à la position du poste dans l’organisation de l’entreprise. Le Directeur des Ressources Humaines est à la fois dans le Collectif et hors de celui-ci. Sa fonction transverse lui impose un numéro d’équilibriste de haut vol. D’autre part, il doit conjuguer humain et gestion, soit relationnel et procédure, deux notions guère compatibles pour les danses de salon.

Ce cadre voit sa fonction évoluer face à deux mutations : celle, interne, de la structure managériale des entreprises et celle, externe, d’une partie du marché de l’emploi.

Une fonction qui doit se transformer pour sortir du RH blues

En interne, les nouveaux modes de collaboration avec une hiérarchie de plus en plus horizontale forcent à repenser le périmètre d’action du Responsable RH. Et c’est peut-être une opportunité à saisir. En effet, qui mieux que celui qui porte “ressources humaines” dans le titre de sa fonction est le mieux placé à priori pour organiser ces mêmes ressources. Selon Cathy Kopp, ex-Directrice des Ressources Humaines du groupe Accor, “le DRH sera un chasseur de tendances, une force d’innovation sociale qui sortira du cadre assigné”. Voilà bien une belle carte pour qui veut la jouer.

En externe, les attentes des candidats, en rupture avec l’époque “un emploi et une entreprise pour la vie”, obligent à revoir les méthodes de recrutement et à travailler la marque employeur de l’entreprise. La fin du descriptif de poste très restrictif via l’annonce pour réception de cv et de lettres de motivation est programmée. Le recrutement est à réinventer, la Qualité de Vie au travail va devenir prépondérante pour fidéliser les salariés.  Sur ce terrain encore, se réinventer est un challenge qu’il appartient au Directeur des Ressources Humaines de rendre passionnant.

La nécessité de s’adapter est impérieuse, c’est acté. Ce n’est ni simple, ni rapide et le blues guette le responsable RH qui doit tout gérer “en même temps” et reste trop souvent jugé sur l’unique critère de l’amélioration des performances de l’entreprise à court terme. Mais les outils pour lui simplifier la vie sont nombreux et les aides extérieures pour des conseils avisés existent. Le blues n’est pas une fatalité, ce n’est qu’une couleur qui peut facilement virer au rose…

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